Politique, oct. 2000

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Stockwell Day, un indépendantiste qui s’ignore ?

 

Par Ghislain Mireault

 

        Cet article se veut une réponse à celui de Simon Fournier parut dans le dernier numéro. [De Stockwell Day à l'indépendance..., n.d.l.r.]  Pour ceux qui n’ont pas lu cet article, Simon prétendait qu’avec Day au pouvoir fédéral, grâce au vote québécois (un peu comme Brian Mulroney en 1984), l’opinion publique, ici, se cristalliserait contre lui lorsqu’il montrerait son véritable visage d’homme de la droite profondément religieux. Attention, Day n’est pas un Manning.  En effet, leurs idées peuvent se ressembler, mais Day est un excellent politicien (par opposition à Manning) et tous les bons politiciens n’ont qu’une idée en tête : prendre et ensuite garder le pouvoir.  Day sait qu’il doit se déplacer vers le centre pour être élu, il a même commencé ce voyage : oui, il est contre l’avortement et pour la peine de mort, mais non, il n’imposera pas ses choix personnels à son parti.  Nous, pauvres canadiens, sommes des gens du centre.  Les idées trop éloignées ne nous emballent pas pour la plupart.  Un peu à droite ou à gauche oui, mais pas trop. Day n’a pas une base solide au Québec, pourquoi se saboterait‑il lui-même ?

 

        Day est, d’autre part, très sensible au Québec puisqu’il sait qu’il doit se l’approprier, en partie du moins, pour prendre le pouvoir. Il jouera avec sa carte maîtresse pour gagner des votes au Québec : le retour à l’esprit de la Confédération.  On le sait, le Québec veut plus de pouvoir, plus d’autonomie. Day est prêt à lui donner plus de pouvoir parce qu’il est en faveur d’une décentralisation du pays. Il veut donner plus d’autonomie à toutes les provinces, pas au Québec seulement. C’est pourquoi il n’a pas d’opinion sur le caractère distinct du Québec. Avec une mesure comme celle-ci, adieu le vote positif à un référendum. Les indépendantistes «mous»  et tous ceux qui sont écoeurés d’entendre parler d’indépendance se verraient ainsi comblés. Plus de souveraineté au programme du PQ. Par contre, on le sait, les dirigeants ont la légère tendance à vouloir toujours avoir tout le pouvoir sans le partager. Day est-il capable d’un tel acte ? Probablement, mais mes chers concitoyens, n’appréhendez pas trop sur l’Alliance au pouvoir. Les élections auront lieu bien avant l’automne prochain et Day n’est pas en mesure de faire compétition, il est beaucoup trop faible.  Toutefois, ces élections devraient tuer définitivement le PC de Joe Clark, ce qui augmentera le vote de l’Alliance dans le futur. Il faudra nous armer de patience, Jean Chrétien nous gouvernera pour quatre ans encore avant de tirer sa révérence devant un candidat adverse fort pour que son dauphin qui bouillonne, Paul Martin, puisse amener une opposition plus coriace. Soyons nostalgiques, pensons à toutes les gaffes de Chrétien que nous ne verrons plus et qui nous manquerons. De qui rirons‑nous ? Après qui chialerons-nous ? Bah ! Il y aura toujours Stéphane Dion et Sheila Copps. Une chance que le parti libéral est là ! Il nous montre pour qui nous devons voter : l’opposition ! J

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