|
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Stockwell Day, un indépendantiste qui s’ignore ?
Par Ghislain Mireault
Cet article se veut une réponse à celui de Simon Fournier parut dans le
dernier numéro. [De
Stockwell Day à l'indépendance..., n.d.l.r.] Pour
ceux qui n’ont pas lu cet article, Simon prétendait qu’avec Day au pouvoir
fédéral, grâce au vote québécois (un peu comme Brian Mulroney en 1984),
l’opinion publique, ici, se cristalliserait contre lui lorsqu’il montrerait
son véritable visage d’homme de la droite profondément religieux. Attention,
Day n’est pas un Manning. En
effet, leurs idées peuvent se ressembler, mais Day est un excellent politicien
(par opposition à Manning) et tous les bons politiciens n’ont qu’une idée
en tête : prendre et ensuite garder le pouvoir.
Day sait qu’il doit se déplacer vers le centre pour être élu, il a même
commencé ce voyage : oui, il est contre l’avortement et pour la peine de
mort, mais non, il n’imposera pas ses choix personnels à son parti.
Nous, pauvres canadiens, sommes des gens du centre.
Les idées trop éloignées ne nous emballent pas pour la plupart.
Un peu à droite ou à gauche oui, mais pas trop. Day n’a pas une base
solide au Québec, pourquoi se saboterait‑il lui-même ?
Day est, d’autre part, très sensible au Québec
puisqu’il sait qu’il doit se l’approprier, en partie du moins, pour
prendre le pouvoir. Il jouera avec sa carte maîtresse pour gagner des votes au
Québec : le retour à l’esprit de la Confédération.
On le sait, le Québec veut plus de pouvoir, plus d’autonomie. Day est
prêt à lui donner plus de pouvoir parce qu’il est en faveur d’une décentralisation
du pays. Il veut donner plus d’autonomie à toutes les provinces, pas au Québec
seulement. C’est pourquoi il n’a pas d’opinion sur le caractère distinct
du Québec. Avec une mesure comme celle-ci, adieu le vote positif à un référendum.
Les indépendantistes «mous» et tous ceux qui sont écoeurés
d’entendre parler d’indépendance se verraient ainsi comblés. Plus de
souveraineté au programme du PQ. Par contre, on le sait, les dirigeants ont la
légère tendance à vouloir toujours avoir tout le pouvoir sans le partager.
Day est-il capable d’un tel acte ? Probablement, mais mes chers
concitoyens, n’appréhendez pas trop sur l’Alliance au pouvoir. Les élections
auront lieu bien avant l’automne prochain et Day n’est pas en mesure de
faire compétition, il est beaucoup trop faible.
Toutefois, ces élections devraient tuer définitivement le PC de Joe
Clark, ce qui augmentera le vote de l’Alliance dans le futur. Il faudra nous
armer de patience, Jean Chrétien nous gouvernera pour quatre ans encore avant
de tirer sa révérence devant un candidat adverse fort pour que son dauphin qui
bouillonne, Paul Martin, puisse amener une opposition plus coriace. Soyons
nostalgiques, pensons à toutes les gaffes de Chrétien que nous ne verrons plus
et qui nous manquerons. De qui rirons‑nous ? Après qui
chialerons-nous ? Bah ! Il y aura toujours Stéphane Dion et Sheila
Copps. Une chance que le parti libéral est là ! Il nous montre pour qui
nous devons voter : l’opposition ! J |