Sexualité, oct. 2000

Remonter un niveau
Département d'histoire
Éditorial
Du rédacteur en chef
Histoire
Le Monde
Politique
Opinion
Culture
Sciences
Entrevues
Voyages
Études supérieures
Délire!
Courrier des lecteurs
Version pdf
Livre d'or

 

SOUVIENS-TOI LA NUIT DERNIÈRE…

 

Par Katherine Bourdon,
finissante au baccalauréat, sexologie,
Université de Montréal

kate_bour31@hotmail.com

 

        En temps que nouvelle journaliste et responsable de l’article Sexologie au Sablier, j’essaierai de remplir mon mandat en écrivant sur des sujets qui vous intéresseront.  En cette première édition, je vous propose un sujet d’actualité en ce début de session, qui est soulignée par plusieurs partys et autres soirées.  D’abord, laissez-moi vous mettre en situation : un groupe d’amis se rencontrent au Bar de l’Université.  Parmi eux, il y a Tania.  Un soir comme les autres, alors que tous sont entraînés par la musique et la bière, quelqu’un remarque l’absence soudaine de Tania.  La cherchant, puis croyant qu’elle est probablement à la salle de bain, les amis retournent sur la piste de danse.  Mais, à la fermeture du Bar, Tania est toujours introuvable.  Le groupe va donc attendre la disparue dehors, guettant tous ceux qui sortent. C’est seulement une heure plus tard que Tania apparaît, semblant être venue de nulle part, décoiffée, les vêtements déchirés et complètement déboussolée.  Elle n’a aucun souvenir de ce qui lui est arrivé et ne peut dire d’où elle vient.  Tania a été victime de la « drogue du viol ».

         La drogue du viol ou rohypnol est un puissant sédatif en vente généralement dans la rue puisqu’il est illégal en Amérique du Nord.  Le comprimé, qui ressemble à de l’aspirine, se vend entre 0.50$ et 4.00$.  Il est difficile, voire presque impossible à détecter  puisqu’il est incolore, inodore et sans goût.  Il est souvent incorporé dans les verres. 

        Les effets de cette drogue sont multiples.  Il amène entre autres une perte de mémoire, une perturbation de la capacité de jugement, une désinhibition, des vertiges, des nausées ainsi que des blackouts.  Les effets se font sentir dix minutes après l’ingestion et la personne se sent étourdie, désorientée. Elle peut difficilement parler, marcher et parfois, elle peut perdre connaissance.  Une fois revenue à elle, la victime ne se souvient de rien. 

        La drogue du viol est de plus en plus présente à Montréal et des histoires comme celle de Tania, qui est véridique, il y en a de plus en plus. Outre les désagréments physiques engendrés par cette substance, cette drogue peut occasionner des perturbations psychologiques chez la victime qui veut savoir ce qui lui est arrivé.  Aussi, elle rend les possibilités de porter plainte quasiment nulles puisqu’il n’y a souvent pas de suspect  ou aucune preuve suffisante permettant d’accuser formellement quelqu’un. C’est donc dire qu’une personne ayant vécu une expérience de la drogue du viol se retrouve souvent en plein gouffre psychologique, émotif et aucun recours judiciaire n’est possible.

        Cela ne veut pas dire qu’on ne puisse plus s’amuser, mais en étant conscient de l’existence du phénomène, on peut prendre des mesures simples pour s’en protéger. Comme par exemple, jeter un coup d’œil les uns sur les autres et éviter d’accepter des consommations ou de laisser son verre sans surveillance.

        Dans la prochaine parution, nous entrons dans le vif du sujet en discutant agressions et agresseurs sexuels. Quelles sont les agressions qui sont les plus susceptibles de se produire dans un cadre universitaire, qui sont les agresseurs potentiels dans un milieu étudiant et comment s’y prennent-ils?

        Aussi, dans chaque numéro, je publierai deux questions (et réponses) qui m’auront été posées par courriel.  Donc, envoyez-moi vos questions!!!

 

Bonne session!

Katherine Bourdon

Finissante bac en  Sexologie

Haut de la page

Index - Sexualité