SOUVIENS-TOI LA NUIT DERNIÈRE…
Par
Katherine Bourdon,
finissante
au baccalauréat, sexologie,
Université
de Montréal
kate_bour31@hotmail.com
En temps que nouvelle journaliste et responsable de
l’article Sexologie au Sablier, j’essaierai de remplir mon mandat en écrivant
sur des sujets qui vous intéresseront. En
cette première édition, je vous propose un sujet d’actualité en ce début
de session, qui est soulignée par plusieurs partys et autres soirées. D’abord, laissez-moi vous mettre en situation : un
groupe d’amis se rencontrent au Bar de l’Université.
Parmi eux, il y a Tania. Un
soir comme les autres, alors que tous sont entraînés par la musique et la bière,
quelqu’un remarque l’absence soudaine de Tania. La cherchant, puis croyant qu’elle est probablement à la
salle de bain, les amis retournent sur la piste de danse. Mais, à la fermeture du Bar, Tania est toujours introuvable.
Le groupe va donc attendre la disparue dehors, guettant tous ceux qui
sortent. C’est seulement une heure plus tard que Tania apparaît, semblant être
venue de nulle part, décoiffée, les vêtements déchirés et complètement déboussolée.
Elle n’a aucun souvenir de ce qui lui est arrivé et ne peut dire d’où
elle vient. Tania a été victime
de la « drogue du viol ».
La drogue du viol ou rohypnol est un puissant sédatif
en vente généralement dans la rue puisqu’il est illégal en Amérique du
Nord. Le comprimé, qui ressemble
à de l’aspirine, se vend entre 0.50$ et 4.00$.
Il est difficile, voire presque impossible à détecter
puisqu’il est incolore, inodore et sans goût.
Il est souvent incorporé dans les verres.
Les effets de cette drogue sont multiples.
Il amène entre autres une perte de mémoire, une perturbation de la
capacité de jugement, une désinhibition, des vertiges, des nausées ainsi que
des blackouts. Les effets se font
sentir dix minutes après l’ingestion et la personne se sent étourdie, désorientée.
Elle peut difficilement parler, marcher et parfois, elle peut perdre
connaissance. Une fois revenue à
elle, la victime ne se souvient de rien.
La drogue du viol est de plus en plus présente à
Montréal et des histoires comme celle de Tania, qui est véridique, il y en a
de plus en plus. Outre les désagréments physiques engendrés par cette
substance, cette drogue peut occasionner des perturbations psychologiques chez
la victime qui veut savoir ce qui lui est arrivé.
Aussi, elle rend les possibilités de porter plainte quasiment nulles
puisqu’il n’y a souvent pas de suspect
ou aucune preuve suffisante permettant d’accuser formellement
quelqu’un. C’est donc dire qu’une personne ayant vécu une expérience de
la drogue du viol se retrouve souvent en plein gouffre psychologique, émotif et
aucun recours judiciaire n’est possible.
Cela
ne veut pas dire qu’on ne puisse plus s’amuser, mais en étant conscient de
l’existence du phénomène, on peut prendre des mesures simples pour s’en
protéger. Comme par exemple, jeter un coup d’œil les uns sur les autres et
éviter d’accepter des consommations ou de laisser son verre sans
surveillance.
Dans la prochaine parution, nous entrons dans le vif du sujet en
discutant agressions et agresseurs sexuels. Quelles sont les agressions qui sont
les plus susceptibles de se produire dans un cadre universitaire, qui sont les
agresseurs potentiels dans un milieu étudiant et comment s’y prennent-ils?
Aussi, dans chaque
numéro, je publierai deux questions (et réponses) qui m’auront été posées
par courriel. Donc, envoyez-moi vos
questions!!!
Bonne
session!
Katherine
Bourdon
Finissante
bac en Sexologie
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