Histoire, oct. 2000

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Historique de la Faculté de musique

 

Par Julie Bellemare

juliebellemare@videotron.ca

L’époque Morin¾Papineau-Couture: la musique sacrée

        Fondée le 18 octobre 1950 à la demande du cardinal Paul-Émile Léger pour former des musiciens d’église, la Faculté de musique est d’abord sous le rectorat de Mgr Olivier Maurault. C’est le doyen Alfred Bernier qui non seulement organise et administre les programmes d’études et de recherche, mais assure la coordination des programmes d’études et des grades dans les écoles de musique jusqu’alors affiliées directement à l’Université de Montréal (le Conservatoire national de musique, l’École normale de musique, l’École de musique Vincent-d’Indy, les écoles de Lachine, de la Présentation-de-Marie à Saint-Hyacinthe, des sœurs de l’Assomption de Nicolet, la Schola Cantorum de Montréal, l’École de musique de Sherbrooke, l’École supérieure de musique de Hull et le Collège de musique Sainte-Croix de Saint-Laurent).

        Les cours débutèrent le 1er février 1951. Le programme d’enseignement se divisait, à ce moment-là, en deux sections, la musique sacrée et la musique profane, et offrait une formation générale. Les seuls instruments enseignés alors étaient le piano et l’orgue. En 1953, Éthelbert Thibault succéda à Alfred Bernier pour un court mandat et Jean Papineau-Couture, à titre de secrétaire de la Faculté, en assuma la direction par intérim jusqu’en 1955.

        Jean Papineau-Couture agit comme doyen par intérim entre 1953 et 1955, en l’absence de monsieur Clément Morin, p.s.s., étudiant alors à Rome, et à qui revenait la direction de cette jeune école. Fin diplomate, il profite de ces circonstances pour transformer la Faculté en un véritable lieu de formation scientifique et de réflexion sur la création de la musique profane. Il ajoute au programme initial un ensemble de cours pour mieux comprendre le phénomène musical dans sa réalité sonore (acoustique, analyse, harmonie, solfège tonal et atonal).

        Clément Morin devint doyen en 1955 et instaura, la même année, en plus des cours réguliers, un programme destiné aux musiciens d’église et, en 1961, ajouta des cours de pédagogie musicale. En 13 ans de gestion, M. Morin allait accomplir un important travail de stabilisation et consacrer l’uniformisation des programmes d’études des écoles affiliées. C’est en 1966 que se produisit un véritable éclatement des programmes menant à l’obtention d’un B. Mus. Général, interprétation, composition, techniques d’écriture et musicologie. En 1967, c’est également sous le tandem Morin – Papineau-Couture qu’eurent lieu les difficiles discussions qui menèrent, suite aux recommandations du rapport Parent, à la dissolution des écoles de musique affiliées à l’Université de Montréal.

        Une nouvelle impulsion est donnée à la Faculté: elle obtient des locaux plus vastes, le nombre de professeurs à temps plein passe de 6 à 18, les programmes sont plus souples et plusieurs activités d’expression et de rayonnement se développent. Les Nocturnales sont créées en 1968 et permettent aux membres de la Faculté de présenter, à une heure tardive, des concerts d’œuvres traditionnelles ou contemporaines, parfois même des créations, dans un cadre où l’élément sonore s’enrichissait souvent d’éléments visuels. En 1969, les Musialogues, des entrevues avec des personnalités du monde artistique canadien et international sont animées à la radio française de Radio-Canada par Maryvonne Kendergi. Durant la même période, les ateliers de musique ancienne, de musique baroque, de musique contemporaine, de jeu scénique et de jazz se produisent aussi bien à la Faculté qu’à l’extérieur.

        « Jean Papineau-Couture doit alors affronter le courant des contestations issues de mai 68, car les étudiants réclament une gestion plus collégiale et des modifications substantielles aux programmes », relate Marie-Thérèse Lefebvre, musicologue et professeure à la Faculté. À leur demande, il dépose sa démission et, devant l’incapacité à le remplacer dans l’immédiat, il accepte en 1972-1973, d’assumer une seconde fois l’intérim jusqu’à la nomination du nouveau doyen, Gilles Manny. La Faculté était désormais sur la voie du développement.

 

De Gilles Manny à Pierre Rolland: la Faculté s’ouvre à la musique populaire et au jazz

        Gilles Manny (1973 à 1979) entreprit une refonte des structures pédagogiques et administratives pour implanter un type collégial de gestion. Le nombre de professeurs passe à 25 et celui des inscriptions à plus de 400, en 1979. L’accent est mis, en particulier, sur le développement des études de deuxième et de troisième cycles, suite à la création de la Faculté des études supérieures et à l’établissement de programmes de recherche.

        La crise économique qui marqua les années quatre-vingt toucha durement le secteur de l’éducation et ce sont les doyens Henri Favre (1979-1984) et Pierre Rolland (1984-1988) qui eurent alors la difficile mission de gérer la Faculté. C’est aussi durant cette période que la Faculté s’ouvrit à la musique populaire et au jazz en offrant un programme d’études dans ce secteur, grâce à l’initiative des professeurs Robert Leroux et René Masino. Avec l’arrivée de Marc Durand, les classes de piano allaient également connaître une ascension fulgurante et produire plusieurs excellents pianistes.

        En 1980, pour répondre à un besoin d’expansion, la Faculté fit l’acquisition du pavillon de l’École de musique Vincent-d’Indy. Les étudiants auront accès, dès 1983, à une audiothèque, une bibliothèque, trois salles de concert et un équipement audiovisuel élaboré, notamment des studios de recherche en composition électroacoustique ainsi qu’un studio d’enregistrement de type professionnel. La même année, la Faculté devient dépositaire des archives et documents du bureau de Montréal de l’Encyclopédie de la musique au Canada. À la clôture d’Expo’86 à Vancouver, le gouvernement indonésien fait don à la Faculté d’un gamelan balinais et, depuis, une formation est offerte aux étudiants dans cette discipline.

 

À partir de 1988, le rayonnement devient une priorité

        Robert Leroux occupera le poste de doyen de 1988 à 1997. Ce dernier mettra l’accent sur le développement du corps professoral et sur le rayonnement extérieur de la Faculté. En 1989, le Nouvel Ensemble Moderne (NEM), dirigé par Lorraine Vaillancourt, est nommé ensemble en résidence. En 1991, le corps professoral met sur pied l’étiquette de disques UMMUS (qui deviendra Amberola en 1998) dont le rôle est de mieux faire connaître les travaux des interprètes et des compositeurs de la Faculté. L’OUM, sous la direction de Jean-François Rivest, reprend aussi ses activités en 1993. Ses premiers concerts lui valent des critiques élogieuses ainsi qu’une invitation pour une tournée de concerts en Espagne, en 1994. Sous l’initiative de Monique Desroches naît le Laboratoire de recherche sur les musiques du monde qui génère une importante activité de recherche sur les musiques de traditions orales et contribue au développement de liens internationaux. Outre ces réalisations, des programmes de Diplôme d’études supérieures spécialisées en interprétation et en répertoire d’orchestre sont créés.

        En 1998, Réjean Poirier accède au poste de doyen et modifie les portefeuilles de direction en nommant une nouvelle équipe qui aura pour mandat de développer des partenariats, établir des stratégies de recrutement ciblé, développer le corps professoral, favoriser l’intégration des nouvelles technologies dans la pédagogie, accroître les fonds de bourses aux étudiants et augmenter la visibilité de la Faculté. Le secteur musique du Service des activités culturelles (SAC) s’installe dans les murs de la Faculté et la salle Claude-Champagne est désormais administrée par la Faculté. Finalement, la chorale devient le Choeur de l’Université de Montréal.

        Les fêtes du 50e anniversaire, par leur rayonnement, se veulent une activité de mise en valeur et de reconnaissance envers tous ceux qui ont édifié cette faculté.

 

Dans le cadre du 50e anniversaire de la Faculté de musique de l’Université de Montréal, voici une série de concerts qui auront lieu au cours de la prochaine année:

 

Dimanche 22 octobre 2000 à 20 h: récital de José Van Dam (baryton-basse) à la salle Claude-Champagne, 220, avenue Vincent-d’Indy, à Montréal. Billets disponibles au (514) 842-2112 ou sur le réseau Admission au 1-800-361-4595.

 

Jeudi 23 novembre 2000 à 20 h: récital de piano de Stéphan Sylvestre à la salle Claude-Champagne, 220, avenue Vincent-d’Indy, à Montréal. Billets disponibles au (514) 842-2112.

 

Jeudi 1er mars 2001 à 20 h: récital de piano de Sylviane Deferne à la salle Claude-Champagne, 220, avenue Vincent-d’Indy, à Montréal. Billets disponibles au (514) 842-2112.

 

Samedi 31 mars 2001 à 20 h: récital de piano de Alfred Brendel à la salle Claude-Champagne, 220, avenue Vincent-d’Indy, à Montréal. Billets disponibles au (514) 842-2112.

 

        Pour plus d’informations sur ces activités ou sur les autres événements se rattachant aux festivités du 50e anniversaire de la Faculté de musique, contactez Julie Bellemare au (450) 224-8866 ou par courriel: juliebellemare@videotron.ca

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