Sexualité, janv. 2001

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Les pratiques sexuelles particulières

 

Par Katherine bourdon

Sexologie, UQAM

kate_bour31@hotmail.com

        À travers les différentes périodes de l’histoire, les pratiques sexuelles ont varié selon la mode de l’époque. Par exemple, dans la Grèce antique, les contacts homosexuels étaient fréquents et encouragés entre les hommes et ce, même s’ils étaient mariés. Pourtant, dans le Québec des années 50, l’homosexualité était réprimée et cachée. En fait, le concept de la sexualité est vaste et comprend un large éventail de pratiques, plus ou moins populaires selon l’époque, la situation géographique ou selon les goûts personnels de chacun. Certaines de ces pratiques sont considérées comme étant déviantes par rapport aux normes sociales, comme par exemple, l’exhibitionnisme ou la bestialité (contact sexuel avec animaux). Ces dernières sont considérées comme étant des “ paraphilies ”, c’est-à-dire des comportements qui sont problématiques et qui sont souvent rattachés à des troubles quelconques de la personnalité. Ces comportements sont habituellement plus problématiques et il n’en sera pas question maintenant puisque je consacrerai un article entier à ce sujet. Aujourd’hui, nous nous pencherons davantage sur des pratiques sexuelles qui, bien qu’elles soient peu connues ou qu’on en parle peu, existent et sont appliquées sans être considérées comme étant néfastes pour les gens qui s’y adonnent. Le but du présent article n’est pas de convaincre ou d’encourager les gens à adhérer à ces expressions de la sexualité, mais bien de les informer sur ce qui existe comme pratiques et de les rassurer dans leur contexte.

La première des pratiques particulières dont il est question est le sado-masochisme. Ce “ jeu ” en est un de pouvoir entre une personne dominante, le maître, et une personne dominée, l’esclave. Au cours de ce “ jeu ”, l’esclave doit exécuter des ordres donnés par le maître.  Ceux-ci ont pour but de dénigrer ou d’humilier l’esclave. Le maître aime se sentir dominant dans un contexte sexuel et l’esclave aime se sentir dominé. Par contre, il est important de comprendre que les deux partenaires sont parfaitement conscients qu’il s’agit d’un jeu et qu’ils n’agissent habituellement pas de cette manière dans leur vie de tous les jours. Il est primordial de différencier le sado-masochisme “ pour jouer ”, qui est une pratique considérée sans grande conséquence, du sado-masochisme qui penche vers la paraphilie. En effet, dans cette dernière forme de sado-masochisme qui est beaucoup plus poussée, des blessures graves ou des humiliations plus marquantes sont infligées à l’esclave. Ce genre de sado-masochisme est plus grave et est considéré comme étant déviant puisqu’il met la santé d’une personne en danger. Le sado-masochisme “ pour jouer ” se pratique entre deux personnes consentantes et la force utilisée est différente de celle utilisée au cours d’une agression, par exemple, puisque la personne est d’accord et qu’elle y trouve même un certain plaisir.  Les pratiques s’apparentant au sado-masochisme les plus fréquemment utilisées sont se faire attacher ou attacher son (sa) partenaire ou encore dire des noms ou se faire dire des noms humiliants ou péjoratifs pendant l’acte sexuel.

        Une autre pratique sexuelle dont on n’ose pas parler est le contact homosexuel ou bisexuel de situation, ou encore d’occasion. C’est-à-dire qu’une personne hétérosexuelle peut avoir un contact ou une relation avec une autre personne de même sexe qu’elle, selon une situation, une circonstance, souvent une opportunité. Cela ne se reproduira pas nécessairement ou pas souvent et cela ne fait pas de la personne en question une personne d’orientation homosexuelle. Ce genre de contacts, bien qu’il ne soit pas fréquent, n’est pas considéré comme étant anormal. Il peut arriver à l’improviste, sans que les personnes l’aient prémédité ou encore il peut avoir été planifié. La raison évoquée par les personnes qui ont ce genre de pratique est la curiosité et le désir de vivre des expériences nouvelles ou différentes.

        La dernière pratique que nous aurons le temps d’aborder est le contact à plusieurs personnes, souvent appelé “ trips” ou “ orgie ”. Les gens participant à ce genre “ d’activités ” évoquent eux aussi la quête d’expériences ou de sensations nouvelles ou le désir de partage avec plusieurs personnes. Aussi longtemps que toutes les personnes présentes ou participantes sont consentantes et qu’il n’y a pas d’usage de la force ou de soumission, les contacts de ce genre ne sont pas considérés comme étant problématiques.

        Il existe d’autres pratiques de ce genre que nous n’avons malheureusement pas le temps d’aborder. Toutes ces formes d’expression sexuelle sont utilisées à plus ou moins grande échelle par toutes les catégories de personnes. Ce sont des procédés qui, bien que n’étant pas “ communs ”, ne sont pas considérés comme étant nuisibles pour les gens qui y ont recours. Par contre, comme dans tout le reste, il faut éviter de tomber dans les extrêmes et de rendre ces pratiques problématiques. Que vous utilisiez ou non ces pratiques, il est important de se rappeler et d’être conscient que ce sont des choix personnels, que personne ne peut vous y forcer et que ce n’est pas “ bien ” ou “ mal ” de le faire ou de ne pas le faire.  Simplement, il est intéressant de savoir que ces pratiques existent et de ne pas se sentir anormal ou coupable d’y avoir recours ou non. C’est le choix de chaque personne et l’important, c’est de se sentir à l’aise avec ses choix et ses pratiques.

        Dans le prochain numéro du Sablier, je ferai un survol de l’histoire de l’humanité dans une perspective sexologique. Nous verrons les différents courants et les tendances dans la sexualité à travers les différentes périodes de l’histoire. Sur ce, je vous souhaite une bonne année 2001 et une bonne session d’hiver. Faites-moi part de vos commentaires ou questions.

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