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Folie
vaudou, suspense et fin de session: petit guide de sorties culturelles
Par
Patrick Laurin, 2e cycle Pour plusieurs d’entre nous, la fin de l’automne rime avec la fin prochaine de la session scolaire et son cortège d’examens et de travaux. Cependant, la vie ne s’arrête pas à cela et, question de se détendre un peu durant cette période trouble de l’année, je vous propose quelques suggestions de sorties. Après les chefs-d’œuvre du musée de l’Orangerie, le musée des Beaux-Arts de Montréal présente l’exposition Hitchcock et l’art : coïncidence fatale. Cinéaste de renom, Alfred Hitchcock (1899-1980) fut une figure particulièrement novatrice tant au niveau de la technique que dans l'esthétique de ses films. Collectionneur (Rodin, Dufy, Klee, Dubuffet) et grand amateur d’art, l’œuvre de Hitchcock s’est nourrie de références artistiques et iconographiques et influença à son tour de nombreux plasticiens contemporains. Fenêtre sur l’imaginaire du grand maître du suspense, cette exposition cherche à établir un lien entre l’univers esthétique du cinéaste et le monde artistique qui l’a inspiré. En parallèle avec cette exposition, le musée des Beaux-Arts présente deux expositions temporaires (Prise deux et Rendre visible l’invisible) qui permettront au visiteur d’approfondir sa compréhension du monde du cinéma. Le tout est présenté jusqu’au 18 mars 2001. Côté théâtre, le Théâtre de la Nouvelle Lune et le Théâtre Momentum présentent sur les planches de l’Espace Libre Pension vaudou, une pièce de l’auteure Louise Bombardier qui met en scène une série de personnages hétéroclites. Dans une pension bizarre, le Hurleur, le directeur hermaphrodite de l’établissement, nous présente ses pensionnaires : une femme-cheval, des enfants incendiaires, une mère indigne et son enfant mangeur de souris, ainsi qu’un jeune prodige qui converse avec une peau d’ours. Ces derniers animent cette pension. Enfin une production colorée et endiablée, idéale pour chasser la grisaille de décembre! Poursuivant une tradition mise de l’avant il y a trois ans, le Théâtre de la Manufacture nous revient cette année encore avec ses fameux contes urbains. Prenant pour cadre la ville durant le temps des fêtes, l’auteur Yvan Bienvenue promet de rendre cette soirée de contes mémorable. Peurs, larmes et émotions fortes seront au rendez-vous. Définitivement un spectacle à ne pas manquer du 12 au 23 décembre 2000. Côté musique, la fin de l’automne marque le début de l’Avent, où les différentes communautés chrétiennes de Montréal se préparent à fêter Noël. Cette période de l’année est l’occasion de nombreux concerts, particulièrement chez les protestants, ce qui constitue un bon moyen de se mettre dans l’esprit des fêtes. De même, la fin de l’automne marque aussi la fin de la session scolaire pour les musiciens des différentes écoles de musique de Montréal. À cette occasion, ces derniers présenteront de nombreux concerts où le public est convié. Dans la majorité des cas, ces concerts sont entièrement gratuits. Pour de plus amples informations en ce qui concerne les horaires des concerts pour le Conservatoire de musique de Montréal, je vous réfère au site Internet du ministère de la Culture et des Communications. Sur ce, bonne fin de session à tous et joyeuses fêtes! http://www.mcc.gouv.qc.ca/conservatoire/montreal/2000.pdf Hitchcock et l’art : coïncidence fataleMusée des Beaux-Arts de Montréal (métro Guy-Concordia)1380, rue Sherbrooke Ouest Montréal (Québec) Entrée : 8,00$ Jusqu’au 18 mars 2001 Pension
vaudou Entrée : 18,00$ Jusqu’au 16 décembre
2000 Contes Urbains 2000-11-13 Théâtre de la Licorne (métro Mont-Royal)Entrée : 22,00$ (Il
y a des tarifs étudiant) Du 12 au 23 décembre 2000 Le patrimoine méconnu du
Mont-Royal : la cité des morts
Le 2 novembre dernier, répondant à l’appel des différents
groupes de défense du patrimoine montréalais, la Ministre de la Culture et des
Communications, madame Agnès Maltais, imposait son veto à tous les projets de
développement immobilier touchant le secteur du Mont-Royal pour une période
d’un an, épargnant aux maisons Sparrow et Thompson le sort qui avait été réservé,
il y a moins de dix mois, au Montreal Hunt
Club. Grande victoire pour les organismes de défense du patrimoine, cet événement
illustre une fois de plus la fragilité du patrimoine montréalais et le peu de
cas qu’en fait l’administration du maire Bourque. De même, si le geste de
la Ministre Maltais marque une volonté d’action de la part de Québec, il
aura fallu la destruction du Montreal Hunt
Club, de la ferme des Sulpiciens et de la propriété des Sœurs Adoratrices
du Précieux Sang avant que le gouvernement n’intervienne dans le dossier.
Cependant, étant parfaitement conscient que toute législation en matière de
patrimoine, même animée des meilleures intentions, ne peut remplacer la
conscience populaire, je tenterai, au cours de cette série d’articles, de
vous sensibiliser et de vous encourager à aller voir par vous-même le site
patrimonial que constitue le Mont-Royal. En ce sens, rapprocher les citoyens de
leur patrimoine, c’est garder ce patrimoine vivant. Loin de se limiter au parc du même nom, le site du Mont-Royal regroupe en son sein une myriade de lieux urbains tous plus vivants les uns que les autres et constitue à bien des égards une cité dans la cité. Ainsi, les cimetières Côte-des-Neiges et Mont-Royal forment à eux-seuls une véritable cité des morts. Regroupés sur le versant nord du Mont-Royal, ils occupent plus de la moitié de la superficie de la montagne. Peu connus des Montréalais, les cimetières du Mont-Royal comptent parmi les plus beaux spécimens de cimetières ruraux sur le continent.
Témoins d’un aménagement
en vogue au cours des décennies 1840-1850, les cimetières de la montagne reflètent
à leur manière l’ordre social en vigueur au sein de la société montréalaise
du XIXe siècle. Ainsi, chaque cimetière fait dos à son voisin,
image des deux solitudes montréalaises, possède ses quartiers populaires et
ses quartiers réservés à la haute bourgeoisie, et adopte un plan qui reflète
les préférences architecturales des différentes communautés. Ainsi, si le
cimetière catholique de Côte-des-Neiges se présente comme un ensemble ordonné
centré sur de larges perspectives bordées d’arbres, le cimetière protestant
du Mont-Royal prend la forme d’un élégant jardin anglais plus intime et
moins formel. Construit selon un plan en terrasse qui adopte le relief naturel
de la montagne, ce dernier présente un aménagement paysager et architectural
très soigné et est l’objet de soins attentionnés de la part des autorités
du cimetière. À l’opposé, le cimetière Côte-des-Neiges souffre d’un
manque chronique d’entretien, victime malgré lui de la déchristianisation
rapide de la société québécoise. Ainsi,
il est possible, dans le secteur des caveaux, d’admirer de très beaux spécimens
d’ossements humains et des sépultures en ruine dignes d’un bon film d’épouvante.
Avis aux amateurs d’émotions fortes. Somme toute, les cimetières du Mont-Royal demeurent de superbes lieux de promenade accessibles au public peu importe la saison. À lui seul, le sommet Outremont et son superbe jardin de sculptures vaut plus que le déplacement et offre aux visiteurs l’un des plus beaux points de vue qui soit sur la ville de Montréal et sa région. Des cartes et différentes informations sur les cimetières du Mont-Royal sont disponibles au pavillon administratif de chacun des établissements. Cimetière Mont-Royal Cimetière Côte-des-Neiges |