Musique, déc. 2000

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Urbain Desbois  - "États d'âne"

 

Par Francis Campeau

        Bonjour à vous tous et vous toutes chers collègues historiens qui commencent tout comme moi, du moins je crois, à en avoir par-dessus la tête avec les travaux de fin de session. Malgré cela, je vous promets de m’appliquer tout au long de cet article, bien que je prévois l’avoir terminé d’ici un gros 12 minutes… Comme promis, je vous parle ce mois-ci d’un chanteur bien de chez nous, et j’ai nommé Urbain Desbois (inquiétez-vous pas, son VRAI nom est Luc Bonin). En tant que chroniqueur consciencieux (hem !), j’ai eu l’occasion de voir ledit sieur Desbois en spectacle le 10 novembre dernier avant de concocter ce petit article. 

        Tout d’abord, pour ceux qui ne le connaissent pas (et vous devez être incroyablement nombreux, à moins d’être de grands auditeurs de Radio-Canada FM), il faut que je vous dise qu’Urbain Desbois est une espèce de croisement entre Mononc’ Serge et Linda Lemay. Alliant faits vécus et guitare endiablée, il réussit toujours à nous faire rire, ou au moins à nous faire sourire, avec des titres tels que La tarte au poème ou  Ma maison travaille plus que moi. À mon grand désespoir, je ne crois pourtant pas qu’il réussisse à se rendre jusque chez nos cousins du vieux continent comme l’a fait Linda Lemay. En fait, c’est peut-être mieux comme ça: qu’ils la gardent et qu’on nous laisse Urbain !

        À la première écoute, vous réagirez probablement comme moi ( Mais c’est quoi cet imbécile avec ses paroles de zouave ? ! ?). Mais pourtant, on s’y habitue, croyez-moi ! Le mélange de simplicité enfantine et d’humour finit par faire son petit bonhomme de chemin, on se surprend soudain à fredonner « cuillerée de plasters, pour le ’ti-gars qui pleure » ou encore « puisqu’il faut mourir un jour, j’aimerais mieux mourir le jour que mourir dans nuit [d’ennui] ! ». À froid, ça a l’air bizarre, mais je vous garantis que lorsque l’on entend les prouesses du « batteur-égoïnoman » du Urbain Desbois Big Band, on ne peut s’empêcher d’embarquer dans le bateau. De son côté, Urbain excelle autant à l’harmonium qu’à la guitare. Imaginez ce crâne d’œuf aux lunettes des années ’50 (voir la photo) prenant une guitare recouverte d’un bout de tissu « carreauté » rouge en s’écriant : « Vous la trouvez comment ma guitare de camping ? » Tordant.

        Autant sur Ma maison travaille plus que moi que sur son deuxième album sorti tout récemment et ayant pour titre États d’âne, Urbain Desbois aligne des thèmes tout aussi dépareillés les uns que les autres. Il passe de la pauvreté à la mauvaise haleine, tout cela en passant par une ode aux éboueurs intitulée 40 000 tonnes. Même si l’humour occupe une place prépondérante, certaines petites « rimettes » sont loin d’être insignifiantes. Survicissitude, par exemple, commence ainsi : « Comment veux-tu qu’on survisse, on est tout au salaire minimal; y’a pas de danger de faire une overdose avec des miettes. »  Bon, d’accord, j’avoue qu’on a jamais VRAIMENT le goût de brailler comme des veaux comme avec les magnifiques textes de Céline, mais tout ça nous prouve tout de même qu’Urbain n’est pas prisonnier de son humour. Il lui arrive de réfléchir et d’exprimer, à sa façon bien sûr, ses inquiétudes quant à l’avenir, quant à ses problèmes financiers, etc.

        En fait, Urbain Desbois est le roi des faits vécus, le spécialiste des petites chansonnettes (je crois que la plus longue doit faire 2 minutes et demie) traitant de tout et de rien. Je l’ai beaucoup louangé, mais n’allez pas croire qu’il est un auteur-compositeur de grand talent. C’est plutôt le contraire: sa musique nous laisse parfois perplexes et ses textes ne lui mériteront jamais le Félix de l’auteur de l’année. Et pourtant, Urbain réussit à nous divertir, à nous faire oublier qu’il ne s’est écoulé que 7 petits mois entre la sortie de son premier et de son second album. Il fait ce qu’il veut, il nous raconte des petites anecdotes personnelles et anodines, mais il parvient malgré tout à remplir le Cabaret de gens qui, comme moi (des imbéciles, me direz-vous), veulent à tout prix (20 tomates gros max !) voir à quoi il ressemble sur scène. 

        Je lui donne un gros A- pour le moment. À vous de découvrir, si le cœur vous en dit,  cet « artiste » québécois. Je me suis laissé dire qu’il partagerait la vedette avec Daran de même qu’avec Daniel Boucher au cours d’une tournée pan-québécoise cet hiver. En attendant, ne serait-ce que par curiosité, donnez-lui au moins une chance de vous divertir. Je me ferai un plaisir de vous le faire découvrir un de ces soirs à l’association étudiante.

À bientôt ! Bon courage, on l’aura notre bac !

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